Composition expérimentale – 13min – Stéréo – 2020
J’habite une blessure sacrée
J’habite des ancêtres imaginaires
J’habite un vouloir obscur
J’habite un long silence
(Aimé Césaire, La blessure sacrée)
La Blessure Sacrée dont parle le poète Aimé Césaire, c’est l’esclavage. Interroger cette histoire – commune à tous les peuples du monde depuis des siècles – c’est interroger notre histoire personnelle. Quels enseignements pouvons-nous tirer de l’esclavage ? Le poète et philosophe Edouard Glissant nous en propose un avec son concept de créolisation. « La créolisation, c’est un métissage d’arts, de cultures ou de langages qui produit de l’inattendu. C’est une façon de se transformer de façon continue sans se perdre. C’est un espace où la dispersion permet de se rassembler. » Le premier exemple de créolisation est celui de la culture créole des caraïbes, issue de la rencontre de peuples africains, européens et indiens. Une culture ni blanche ni noire, mais blanche et noire à la fois, qui contient les spécificités des trois cultures tout en étant quelque chose de neuf, d’inédit.
Dans cette proposition musicale, il s’agit de donner à ressentir cette sensation de créolisation, par la rencontre de la musique électro-acoustique et des rythmes antillais. Cette pièce met en avant les percussions – joué par Alexis Bossard – et des voix chantées et scandés.
L’oeuvre est divisée en quatre tableaux : Prémonition – Déportation – Reconstruction – Créolisation